En dépit de leur sous-représentation, les femmes marocaines occupent une place de plus en plus prépondérante dans la vie politique du Royaume.
Autrefois nommées uniquement à des postes diplomatiques,ou jouant un rôle secondaire dans les gouvernements précédents, certaines d'entre elles occupent désormais des ministères stratégiques.
Près de trente ans après leur entrée au Parlement (Élections législatives de 1997) et au vu de l'évolution des institutions, notamment depuis la constitution de 2011, une question désormais peut se poser : Le Maroc aura-t-il un jour une femme à la tête d'un gouvernement ?
Quelques éléments existent pouvant aller dans sens comme des obstacles récurrents susceptibles de retarder ce qui constituerait une première historique en Afrique du Nord.
La continuité des efforts de la promotion de la femme au Maroc
Le Royaume, sous l'impulsion de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, a entrepris une batterie de mesures visant à promouvoir les droits de la femme à l'image de la Moudawana de 2004, récemment réformée.
La gente féminine constitue avec les jeunes, la catégorie rencontrant encore à ce jour des difficultés à s'insérer dans le marché du travail.
La nomination d'une Cheffe du Gouvernement aura un impact psychologique positif qui donnera aux femmes une motivation et combativité supplémentaires pour atteindre leurs objectifs professionnels et personnels.
L'insertion de la femme à travers le sport par exemple, et les performances des équipes féminines de football et de futsal avaient déjà créé une dynamique positive dans ce sens.
Une évolution des mentalités sur le marché du travail et de l'entrepreneuriat
Une femme à la tête du gouvernement va indéniablement contribuer à un changement d'approche de bon nombre d'entreprises quant à l'étude de candidatures féminines.
Elles seront étudiées avec plus de vigueur et permettront ainsi une accélération de leur insertion.
Mieux encore , elle sera source de stimulation et donnera envie à une proportion non négligeable de femmes de tenter l'aventure de l'entrepreneuriat, univers dominé jusque-là par la gente masculine.
Un renforcement de l'image de marque du Royaume à l'international
Nommer une femme Cheffe du Gouvernement aura également un impact positif supplémentaire sur la perception du Maroc à l'international.
Le Royaume, déjà salué pour ses réformes structurelles ambitieuses et son développement économique, sera perçu comme une Nation dans l'ère du temps, contrairement à certains de ses voisins en Afrique du Nord.
Les freins potentiels à un tel choix
Une sous-représentation persistante
Comme énoncé en introduction, bien que plus présentes dans la vie politique, les femmes marocaines restent encore sous-représentées, aussi bien au gouvernement qu'au parlement.
Sur la trentaine de personnes compensant le gouvernement actuel, seulement sept sont des femmes.
Cette sous-représentation peut réduire mécaniquement les chances qu'un choix aussi important pour le pays soit pris à court terme.
Les courants réticents pourraient même mettre en avant le manque d'expérience et de préparation pour le contrer.
Les partis politiques doivent donc œuvrer pleinement pour une meilleure parité au sein même de leurs fonctionnements.
Les ambitions politiques personnelles
Devenir Chef du Gouvernement est un rêve caressé par bon nombre d'hommes politiques, et pour certains depuis des années.
La nomination d'une femme à ce poste pourrait contrecarrer leurs ambitions personnelles et ils ne ménageront aucun effort pour rendre difficile ,voire impossible, l'émergence d'une femme politique , y compris au sein de leurs propres partis.
Au vu des éléments cités et de l'évolution de la vie politique au Maroc, les chances de voir un jour une femme Cheffe du gouvernement sont bien réelles.
Une représentation plus équitable au sein des partis politiques et au parlement pourra favoriser un jour, ce choix historique.
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