Longtemps ignorée médiatiquement, la Coupe d'Afrique des Nations a pris une dimension internationale depuis près d'une quinzaine d'années.
Le Maroc abritera le prochain mondial africain avec des objectifs à atteindre et des défis à relever.
Un statut de destination sportive par excellence à consolider
Le football constitue le fer de lance de la diplomatie sportive du Royaume depuis l'inauguration par Sa Majesté le Roi Mohammed VI de l'Académie Mohammed VI de Football en 2010.
Grâce à la qualité de ses infrastructures sportives, le Maroc a pu abriter notamment la Coupe du Monde des Clubs (2013,2014 et 2022), la CHAN 2018 et organisera pour la troisième fois consécutive la Coupe d'Afrique des Nations féminine l'année prochaine après les éditions de 2022 et 2024.
Le Royaume est également devenu une destination plébiscitée par de nombreuses fédérations africaines ne disposant pas de stades homologués par la FIFA pour disputer leurs matchs d'éliminatoires de la CAN ou de la Coupe du Monde.
La récente inauguration du bureau régional de la FIFA, en présence de Faouzi Lakjaâ, président de la Fédération Royale Marocaine de Football et de Giovanni Infantino, le patron de la haute instance footballistique mondiale, récompense les 15 années d'efforts du Maroc à se hisser au rang des Nations du ballon rond, tant sur le plan des infrastructures, de la formation que des excellents résultats des équipes nationales.
Le Royaume aura donc, à l'occasion de la prochaine Coupe d'Afrique, l'objectif de consolider cette reconnaissance.
Un développement inclusif de certaines régions
Le mondial africain doit également constituer un moteur de développement inclusif de certaines régions du Maroc, dans la lignée du discours du Trône prononcé par Sa Majesté le Roi Mohammed VI à l'occasion du 26 ème anniversaire de son accession au Trône.
Cet événement doit constituer une opportunité pour mettre en lumière tout le potentiel dont regorgent les régions du Maroc et particulièrement celles qui ne bénéficient pas encore totalement du développement spectaculaire qu'à connu le pays en matière d'investissements marocains et étrangers.
Si en effet, des Régions comme Casablanca-Settat, Souss-Massa, Tanger-Tetouan-Al Hoceïma, l'axe Rabat-Kenitra ou encore Ouad-Addahab tirent leur épingle du jeu, la future Coupe d'Afrique des Nations doit être utilisée pour mettre en lumière des régions comme l'Oriental, Draa-Tafilalet ou encore Beni-Mellal-Khenifra.
Il appartient donc au acteurs économiques de ces régions en particulier, de faire preuve d'innovation pour rendre plus attractives ces territoires à travers des campagnes de promotion et de conférence destinées à exploiter au mieux cet événement sportif.
Une occasion de diversifier l'offre touristique
Destination touristique par excellence, le Maroc souffre cependant d'inégalités persistantes dans la répartition de ses arrivées.
En effet , Agadir et Marrakech continuent de constituer les principales destinations touristiques, le Nord du Royaume étant prisé principalement en période estivale.
La Coupe d'Afrique doit constituer un levier de diversification de l'offre touristique afin d'atteindre, voire pourquoi pas frôler les 30 millions de visiteurs à l'horizon 2030.
Le Royaume dispose de nombreux atouts pour atteindre ses objectifs en matière :
Son histoire civilisationnelle, son patrimoine culturel et religieux, la variété de ses paysages ,des infrastructures aéroportuaires, routières et ferroviaires qui assurent une connexion optimale entre toutes ses régions.
Le secteur du tourisme, pilier de l'économie nationale, a tout intérêt à mobiliser ses ressources pour que des régions au potentiel encore sous-exploité, puissent compléter l'offre actuelle.
Une lutte renforcée contre les abus et un durcissement des contrôles
Organisé du 21 décembre 2025 au 18 janvier 2026, le mondial africain coïncidera avec les vacances scolaires de nombreux marchés émetteurs de touristes et pays de résidence de la diaspora, ce qui aura pour conséquence un afflux exceptionnel d'arrivées.
L'organisation de cette compétition pourrait de donner de mauvaises idées à certains professionnels qui profiteraient de cette aubaine pour augmenter anormalement leurs tarifs (transports, hébergement, restauration voire produits de première nécessité), risquant d'impacter négativement aussi bien les marocains que les touristes étrangers.
Ce phénomène que nous constatons actuellement en cette période estivale doit sonner comme un avertissement, d'où la nécessité d'anticiper ces agissements risquant d'être préjudiciables à l'image du Royaume.
Certains estivants ont décidé soit de bouder les stations balnéaires ou de choisir de partir à l'étranger passer leurs vacances pour des prix plus abordables et une meilleure qualité de service.
La mendicité agressive, forme extrême de l'incivilité, ainsi que le renforcement des contrôles d'hygiène alimentaire, doivent faire l'objet d'une politique ferme d'éradication.
La police touristique, déjà en place à Marrakech, doit être pour cela déployée à l'ensemble des villes qui abriteront les matchs de la compétition.
Ce dispositif exceptionnel, doit devenir permanent si la diversification de l'offre touristique porte ses fruits, au plus tard à l'horizon de la future Coupe du Monde en 2030.
Le futur mondial africain qu'abritera le Royaume, constitue une étape clé dans son processus de développement économique.
Des défis nous attendent, mais aussi et surtout, des opportunités.
La Coupe d'Afrique des Nations 2025 servira de préparation à l'événement planétaire de 2030, et notre pays se doit de la réussir à tous les niveaux.
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