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L’économie marocaine (1995-2025) : De la prise de conscience à l’émergence d’un hub économique régional et mondial

 



   L'économie nationale a connu depuis 1995 une série de mutations due à des évènements climatiques et structurels, la poussant a devenir plus compétitive et résiliente.


Retour sur 30 années de remise à niveau :


I. 1995 : L’année charnière d’une prise de conscience


En 1995, le Royaume du Maroc amorce une réflexion stratégique profonde sur son modèle de développement économique. Cette année marque en effet la fin d’une décennie marquée par les programmes d’ajustement structurel imposés par le Fonds monétaire international (FMI), qui ont fortement contraint les marges de manœuvre de l’État. À cette conjoncture délicate s’ajoute une sécheresse historique, provoquant une contraction du PIB de plus de 5 % et révélant la vulnérabilité structurelle de l’économie nationale, encore largement tributaire du secteur agricole.


À cette époque, l’agriculture représentait près de 20 % du produit intérieur brut (PIB) et employait une part considérable de la population active. Le secteur touristique, bien que porteur, subissait les répercussions de l’instabilité régionale, notamment la « décennie noire » en Algérie. Par ailleurs, les secteurs industriels du textile et de l’automobile restaient embryonnaires, cantonnés à quelques unités de production localisées, et l’économie marocaine dépendait fortement des exportations de phosphates, soumises aux fluctuations du marché international.


Conscient de la nécessité d’un changement de paradigme, Feu Sa Majesté le Roi Hassan II engage dès la seconde moitié des années 1990 un ensemble de réformes destinées à renforcer l’attractivité du Royaume : mise en œuvre de politiques fiscales incitatives à destination des investisseurs étrangers, révision progressive des tarifs douaniers, redynamisation du tourisme et stratégie de valorisation de l’image du Maroc à l’international. Le discours du Trône de 1997 symbolise cette volonté politique : évoquant les succès du sport marocain – en particulier les performances olympiques de Saïd Aouita et de Nawal El Moutawakel – le souverain appelait à faire du Maroc un acteur reconnu au-delà des seuls exploits sportifs.


L’organisation de l’événement culturel « Le Temps du Maroc », à Paris au printemps 1999, incarne cette première offensive diplomatique d’image et de positionnement.


II. De la vision stratégique à l’opérationnalisation : Le Maroc sous le règne de Sa Majesté le Roi Mohammed VI


L’accession au trône de Sa Majesté le Roi Mohammed VI en 1999 constitue un tournant majeur. Une nouvelle dynamique réformiste est enclenchée, marquée par la volonté de faire du Maroc un hub économique de dimension régionale et mondiale. Les stratégies sectorielles adoptées au cours des deux premières décennies du XXIe siècle témoignent de cette ambition : politiques portuaire (Tanger Med), aérienne (Royal Air Maroc, accords Open Sky), routière (infrastructures autoroutières), agricole (Plan Maroc Vert), industrielle (Plan d'accélération industrielle) et touristique (Vision 2020).


Le repositionnement diplomatique du Royaume accompagne cette transformation. Dépassant le cercle restreint de ses partenaires historiques – la France, l’Espagne et l’Union européenne – le Maroc s’ouvre à de nouveaux espaces : l’Afrique subsaharienne, l’Asie et l’Amérique latine. Cette diplomatie proactive se traduit par la signature de multiples accords de libre-échange, facilitant l’accès à de nouveaux marchés et favorisant l’attractivité du Royaume pour les investissements directs étrangers.


En parallèle, le Maroc adopte une posture affirmée de coopération Sud-Sud. Des partenariats stratégiques sont scellés avec des puissances émergentes telles que le Brésil, l’Inde et la Chine, cette dernière ayant conclu en 2016 un accord structurant avec le Royaume lors d’une visite royale à Pékin.


Le dossier du Sahara marocain, mieux soutenu sur la scène internationale au fil des années, renforce également la position du Royaume auprès de ses partenaires européens, notamment l’Allemagne, l’Espagne et la France.


III. 2025 : Le Maroc, une économie résiliente et tournée vers l’avenir


Trente ans après la prise de conscience initiale, le Maroc dispose en 2025 d’une économie profondément transformée. Moins vulnérable aux aléas climatiques et conjoncturels, le pays s’est doté d’un tissu économique diversifié et plus résilient. Le « Made in Morocco » est désormais porté par des filières industrielles de pointe telles que l’automobile, l’aéronautique et les énergies renouvelables, contribuant à redéfinir l’image du Royaume sur les marchés internationaux.


Le secteur touristique, aujourd’hui mieux structuré, connaît une croissance soutenue du nombre d’arrivées internationales. La diplomatie sportive – couronnée par l’exploit historique des Lions de l’Atlas lors de la Coupe du monde au Qatar en 2022 – renforce davantage la visibilité du Royaume.


Enfin, la perspective de co-organisation de la Coupe du monde de football en 2030 constitue une opportunité majeure d’accélération des réformes, d’attractivité territoriale et d’investissement dans les infrastructures, renforçant le positionnement du Maroc comme un hub économique, logistique et diplomatique d’envergure.

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