Capitale économique du Royaume et métropole la plus peuplée, Casablanca incarne à la fois les aspirations modernisatrices du Maroc et les problématiques structurelles qu’il doit relever. Avec une population avoisinant les 4 millions d’habitants (agglomération comprise, selon le dernier recensement), la ville se positionne comme le cœur névralgique de l’économie nationale. La région Casablanca-Settat concentre encore aujourd’hui près du tiers du Produit Intérieur Brut (PIB) du pays, témoignant de son rôle stratégique.
Sur le plan démographique, la croissance rapide de la population casablancaise s’explique en grande partie par les flux migratoires en provenance des zones rurales, accentués par les épisodes de sécheresse ayant frappé les régions environnantes. Ce phénomène a contribué à l’essor incontrôlé de l’habitat informel, notamment dans les quartiers périphériques du nord de la ville.
Face à cet état de saturation urbaine, la métropole casablancaise a entamé, depuis plus de deux décennies, une profonde transformation impulsée par Sa Majesté le Roi Mohammed VI. Cette dynamique se traduit par une série d’initiatives majeures : programmes de relogement visant à éradiquer les bidonvilles, projets de réhabilitation de quartiers historiques tels que la vieille médina, ou encore investissements massifs dans les infrastructures de transport. Le réseau de tramway, opérationnel depuis 2013, compte désormais quatre lignes destinées à connecter efficacement les différents arrondissements et à désenclaver les zones populaires.
Par ailleurs, l’Initiative Nationale pour le Développement Humain (INDH), lancée sous l’égide royale, a permis de réduire significativement la précarité dans les foyers modestes, tout en contribuant à la lutte contre les formes d’extrémisme idéologique par l’intégration sociale.
Le secteur des transports bénéficie également d’une modernisation continue : renouvellement du parc de bus, aménagement de grandes artères urbaines (notamment le viaduc de Sidi Maarouf et la trémie des Almohades), ainsi que l’intégration de Casablanca à la ligne à grande vitesse (TGV), inaugurée en 2018.
En matière de développement économique et financier, Casablanca s’affirme comme un hub continental avec la montée en puissance de Casablanca Finance City, située dans le quartier d’Anfa, et conçue pour attirer les investissements internationaux. Ce pôle financier s’accompagne de projets immobiliers haut de gamme (notamment les tours végétalisées) et d’espaces verts emblématiques tels qu’Anfa Park. La place financière casablancaise s’illustre également à l’international à travers sa contribution à la création de la Bourse de Nouakchott et le partenariat stratégique récemment noué avec le Sandyford Business District (Irlande).
Longtemps tournée vers l’intérieur, Casablanca renoue progressivement avec son littoral. Les corniches de la mosquée Hassan II et de Ain Diab ont été réaménagées, tandis que le port de pêche et le mausolée de Sidi Abderrahmane ont bénéficié de programmes de rénovation. La création d’un port de plaisance est également à l’étude. Au nord de la ville, un ambitieux projet résidentiel est en cours à Zenata.
Casablanca illustre aussi les vulnérabilités du Royaume face au stress hydrique croissant. Un projet de dessalement d’eau de mer de grande envergure est actuellement en développement afin d'assurer un approvisionnement durable en eau potable pour la région, avec une première phase prévue pour 2026.
Sur le plan institutionnel, la municipalité actuelle œuvre à restaurer le lien entre la ville et ses habitants, à travers la valorisation du patrimoine local et la promotion de l’écologie urbaine. La participation active de la ville à des colloques internationaux et l’accueil de délégations étrangères contribuent à accroître sa visibilité sur la scène internationale. Cette stratégie s’est concrétisée en novembre dernier par l’intégration de Casablanca au C40, réseau mondial des grandes villes engagées dans la lutte contre le changement climatique.
Enfin, dans le cadre de la co-organisation de la Coupe du Monde 2030, la ville bénéficiera de nouvelles infrastructures majeures, dont un grand stade de football et l’extension de son aéroport, contribuant ainsi au rayonnement international du Royaume.
En dépit du développement croissant d’autres centres urbains, Casablanca demeure, par sa densité économique, sa dynamique de transformation et son poids symbolique, la véritable locomotive du Maroc.
Enregistrer un commentaire